Le départ surprise du directeur général de Nexans fait l'effet d'une bombe sur les marchés. En chute libre en Bourse, le groupe français traverse une nouvelle zone de turbulences après une série de démissions au sommet.
Nexans s’effondre de 9 % ce lundi matin, à 115,2 euros, dans un marché pourtant stable. À l’origine de cette dégringolade : l’annonce soudaine du départ de Christopher Guérin, jusqu’ici directeur général du groupe. Un remplacement express a été acté avec la nomination immédiate de Julien Hueber à ce même poste. Aucun préavis, aucun calendrier de transition, une décision prise dans l’urgence et sans explication détaillée. Une situation qui intrigue autant qu’elle inquiète les marchés.
Dans son communiqué, l’entreprise évoque une volonté de relance interne : "Le conseil d'administration souhaite créer une nouvelle dynamique afin d'optimiser davantage les performances tout en mettant en œuvre la feuille de route présentée lors du dernier Capital Market Day". Cette déclaration laconique, sans mention des résultats ni de contexte opérationnel, laisse de nombreuses zones d’ombre sur les coulisses de cette décision.
Une hémorragie dans la direction de Nexans depuis plusieurs mois
Si cette annonce surprend par sa brutalité, elle s’inscrit pourtant dans une série de départs qui fragilise la gouvernance du groupe. JP Morgan, qui maintient sa recommandation à "neutre", souligne que cette décision intervient peu de temps après les retraits conjoints du directeur général adjoint et du directeur financier. Ce rythme de renouvellement questionne les investisseurs sur la stabilité du pilotage stratégique.
Les analystes saluent néanmoins l’héritage de Christopher Guérin, salué comme un "DG franc qui a complètement transformé la situation financière de Nexans grâce à une opération de portefeuille audacieuse, stimulée par la forte croissance de l'électrification". Son départ abrupt apparaît donc d’autant plus surprenant. Et alors que les objectifs pour le second semestre restaient ambitieux, la banque américaine met désormais en garde : "le risque d'un avertissement sur résultats est de plus en plus élevé".
Julien Hueber, un inconnu pour les marchés de capitaux
Avec cette transition express, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour Nexans, mais pas sans inquiétudes. Le nouveau directeur général, Julien Hueber, n’était jusqu’ici pas exposé publiquement dans les cercles financiers. Pour JP Morgan, "est un nouveau visage pour les marchés de capitaux". Un profil discret, peu connu des investisseurs, qui devra convaincre rapidement alors que le groupe évolue dans un secteur très concurrentiel, sous tension.
Le contexte, lui, reste délicat. Nexans s’est engagé dans une stratégie d’électrification ambitieuse, censée porter sa croissance à long terme. Mais sans leadership reconnu ni cap clair réaffirmé, la volatilité pourrait bien persister sur le titre dans les semaines à venir.
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